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La diffusion de la culture scientifique (2)

mis en ligne le 28 septembre 2004 par Ivan Renar, sénateur communiste

 

Intervention de » Monsieur Ivan Renar Concernant la diffusion de la culture scientifique et technique

Monsieur le Président, Madame le Ministre Chers Collègues,

À l’heure où l’innovation technologique fait naître de nouvelles entreprises aussi vite qu’elle en condamne d’autres à l’obsolescence ; à l’heure où la science accumule à un rythme encore jamais vu des découvertes aux promesses d’applications phénoménales ; à l’heure où la puissance des interventions scientifiques touche les fondements mêmes de la vie humaine et les assises de l’écosystème terrestre ; à l’heure où des technologies d’un grand raffinement font partie de nos vies quotidiennes ; à l’heure de tous ces bouleversements, l’hégémonie de la science et de la technologie sur la société planétaire n’est plus à démontrer. En fait, les sociétés modernes sont déjà entrées de plein pied dans l’économie du savoir et de la technologie. La révolution est d’autant plus radicale que l’accélération de l’avancement scientifique et technologique se fait en synergie avec une restructuration systématique de l’économie des états qui doivent dorénavant s’inscrire dans un processus de mondialisation des échanges et des collaborations et que ne réagir qu’en termes de compétitivé guerrière et commerciale met en cause le progrès. C’est ainsi que la capacité de notre pays d’améliorer sa position sur la scène internationale, d’accroître la performance de ses entreprises et de préserver et d’améliorer la qualité de vie de sa population dépend en grande partie des efforts qui y sont consacrés à la recherche scientifique et au développement technologique. Ces efforts ne seront cependant couronnés de succès que s’ils vont de pair avec la formation d’effectifs scientifiques et techniques compétents et avec le développement d’une solide culture scientifique et technique au sein de l’ensemble de la population. Car sans une telle culture, c’est la finalité même de tous ces efforts de développement qui risque d’être compromise ou, à tout le moins, de rester hors d’atteinte du plus grand nombre. Le présent rapport n’a pas l’ambition d’aborder l’ensemble des enjeux liés au développement de la science et de la technologie dans notre société. Il vient plutôt en appui aux réflexions qui sont menées ailleurs à ces égards. La présente démarche utilise donc comme point de départ une prémisse relativement simple qui veut que la maîtrise de la science et de la technologie constitue un actif individuel et collectif indéniable ainsi qu’un outil essentiel à l’évolution de toute société moderne et au bien-être de ses membres. En permettant la compréhension, le développement et l’usage généralisé de la science et de la technologie,la culture devient l’ élément tout aussi essentiel de progrès économique, social et culturel ainsi qu’un facteur de compétitivité économique indéniable. Elle favorise également l’émergence d’attitudes et de valeurs qui permettent de s’adapter, individuellement et collectivement, aux mutations profondes qu’engendre le progrès, enjeu majeur à une époque qui, plus que jamais auparavant, se définit par l’utilisation systématique de technologies de toutes sortes. La diffusion de la culture scientifique et technique passe d’abord par le système d’éducation, mais paradoxalement le désenchantement du « tout-progrès » par la science et la technologie en fait sans doute une des premières victimes de cette perte de confiance qui se manifeste, entre autres, par un taux de désertion sans précédent des effectifs scolaires. L’éducation n’est d’ailleurs plus perçue, comme cela était le cas autrefois, comme un laissez-passer automatique vers un emploi intéressant et bien rémunéré ; ce qui est bien paradoxal dans un monde qui se réclame de plus en plus de l’économie du savoir. Les bouleversements économiques et sociaux qui se produisent actuellement posent de nouveaux défis tout en étant porteurs de nouvelles ouvertures. Miser sur la Culture intégrant science, technologique et art comme terreau de base de la société du prochain millénaire, c’est faire le pari essentiel d’une appropriation de la science comme moyen de connaissance concrète du monde qui nous entoure et d’une maîtrise de la technologie comme outil d’intervention raisonnée sur ce monde. Les connaissances ainsi que les habiletés ou savoir-faire de natures scientifique et technique ne s’appliquent cependant pas seulement dans le monde du travail. Elles sont également essentielles dans la vie de tous les jours ; que ce soit dans les choix liés à la santé, à l’alimentation, à la consommation ou encore dans l’utilisation des différentes technologies qui sont devenues de plus en plus incontournables dans le monde d’aujourd’hui. Ces outils culturels de connaissances et d’habiletés sont en fait devenus essentiels à la maîtrise de l’environnement de vie de chacun. Il est donc plus que jamais nécessaire de reconnaître l’importance non seulement des connaissances mais aussi des habiletés liées à la maîtrise de la science et de la technologie comme composantes essentielles de la culture de la population. Les différentes formes d’expression de la culture scientifique et technique peuvent donc être extrêmement variées : être à même de connaître, de comprendre et d’utiliser pleinement les outils technologiques qui nous entourent ; connaître les faits scientifiques et l’histoire de leur découverte ; être capable de suivre l’évolution de la science ; avoir une idée générale du monde qui nous entoure ; aller plus loin et maîtriser véritablement la pensée scientifique ; connaître les méthodes, les raisonnements et les limites de la science ; comprendre les implications sociales et économiques de la science et de la technologie ; connaître suffisamment la science et la technologie pour pouvoir prendre du recul face à leurs résultats et même adopter un esprit critique face à leurs propositions ; etc. Il est également indéniable que les besoins de la culture dépendent du rôle et des attributs de chacun : citoyen, enseignant, gestionnaire, chercheur, entrepreneurs, etc. Ces objectifs varient même en fonction du contexte dans lequel se trouvent les mêmes gens : détente, vie privée, travail, formations, etc. Ainsi, la diffusion et la promotion de cette culture n’appartiennent pas davantage en exclusivité à une politique scientifique qu’à un projet éducatif ou encore au marché culturel ou médiatique. Elle est le résultat de toutes ces actions et influences et aussi d’autres mouvements culturels et sociaux plus spontanés et moins formels. Ce qui nous importe ici c’est donc de voir comment on peut promouvoir et diffuser la culture scientifique et technique dans des stratégies qui relèvent, directement ou indirectement, d’une politique universaliste de la Culture humaine. En effet, s’il est indéniable que le monde de l’éducation supérieure et de la recherche ou encore le secteur industriel contribuent à la promotion et à la diffusion de la culture scientifique et technique et qu’on doive souhaiter qu’ils le fassent encore davantage, on ne peut évidemment compter qu’ils s’éloignent à cette fin de leurs finalités fondamentales. La diffusion et la promotion de cette culture prendront toujours pour eux une place qui correspond à la contribution, certainement non négligeable mais aussi non absolue, qu’elle peut apporter, directement ou indirectement, à l’atteinte de leurs objectifs propres. Ainsi, pour bien analyser les enjeux posés par cette promotion et cette diffusion, il est plus commode de décomposer celle-ci en ses différents domaines qui sont plus homogènes par leurs « clientèles », leurs finalités, leurs vecteurs et leurs agents ou encore leurs ressources et leurs modes de diffusion et de promotion. À partir des restrictions que nous avons énoncées, nous nous concentrons donc sur trois domaines d’intervention où les activités de promotion et de diffusion de la culture présentent des paramètres plus homogènes. Ces domaines sont les suivantes : • Le grand public • Le monde scolaire • Le milieu de la pratique scientifique et technique Toutes ces activités sont en interaction constante. Elles se complètent, s’interpénètrent et se fécondent mutuellement pour former un maillage serré qui contribue à la construction d’une véritable culture sociale et nationale. Pour créer cette synergie, il faut cependant que les forces actives dans chaque domaine travaillent à l’atteinte de leurs objectifs propres tout en se situant à l’intérieur d’une action concertée plus globale. Il est surtout essentiel d’éviter de faire de l’un ou l’autre de ces domaines d’activité la voie privilégie ou dominante de diffusion et de promotion de la culture scientifique ou de croire, comme on l’observe parfois, que les réalisations et les succès observés dans l’un de ces domaines se font inévitablement au détriment des autres. Au contraire, l’apport de tous est essentiel à la réussite globale. Les principaux efforts de promotion et de diffusion de cette culture vers le grand public se font essentiellement via un certain nombre de canaux parmi lesquels on remarque surtout les médias (livres, journaux, magazines, radio et télévision, multimédia numériques,et supports à venir), les organismes de loisirs et d’éducation non formelle et les établissements muséologiques. Le personnel de ces différents organismes est constitué de professionnels de l’animation et de la communication scientifique et technique et, dans une moindre mesure, de collaborateurs scientifiques. Les médias électroniques sont devenus au fil des ans des agents importants de diffusion d’informations scientifiques et techniques, notamment auprès de la jeunesse et des publics non spécialisés. Les sujets liés à la science et à la technologie font régulièrement partie des bulletins de nouvelles et des émissions d’intérêt général. Un certain nombre d’émissions sont également consacrés exclusivement à des sujets scientifiques et techniques. À la télévision, on note des entretiens avec (paléontologue, astronomie, vulcanologue, des documentaires animaliers et divers trop souvent achetés à la BBC et à National Geographic au lieu d’être produits en France,s’inscrivent dans une lignée d’émissions scientifiques qui remonte à la naissance même de la télévision chez nous. Dans les médias de masse, tout comme dans le secteur du loisir intelligent, la diffusion s’opère dans un cadre de libre marché et est ainsi soumise à une logique de type offre-demande qui vont de la bande dessinée au jeu vidéo en passant par toutes les autres formes de loisir qu’offrent la société contemporaine. Si les nouveaux canaux spécialisés offrent des fenêtres de diffusion parfaitement adaptées à la science et à la technologie, les émissions scientifiques y sont également soumises à la dictature des cotes d’écoutes et doivent obéir au même modèle de financement que les autres types de productions. Dans le cadre muséographique, la Cité des sciences et de l’industrie de La Villette, les musées et les centres d’interprétation consacrés à des thèmes scientifiques et technologiques se sont tout de même multipliés au cours des dernières années. Toutes ces institutions forment maintenant un tissu assez serré et relativement diversifié qui contribue de façon importante à la diffusion et à la promotion des sciences important. De nombreux sites d’intérêt, notamment dans le domaine du patrimoine scientifique, industriel et technologique et les collections des anciens collèges, les vieilles usines, les infrastructures industrielles ou énergétiques, etc. pourraient être mis en valeur et servir de points d’ancrage locaux pour des activités de promotion. De telles initiatives auraient parfois comme avantage de préserver des éléments patrimoniaux menacés tout en permettant d’asseoir des activités d’éducation scientifiques sur des bases historiques et de les aborder dans un contexte lié à des enjeux de développement économique. Depuis quelques années, le développement fulgurant du réseau Internet est venu changer radicalement tout le paysage de communication de la société. Les institutions scientifiques et de savoir ainsi que les grandes entreprises ont été parmi les premières à utiliser ce nouvel outil de rayonnement. Les médias traditionnels ont également dû se repositionner face à ce nouveau canal de communication. La plupart de ceux-ci ont d’ailleurs choisi de compléter leurs services et leurs produits par une programmation complémentaire offerte sur Internet. La diffusion et la promotion, ce qu’auparavant était défini par la « vulgarisation » noble est souvent bafoué par les enjeux de la consommation éphémère. Le support financier de l’état ou de partenaires publics est, donc, tout simplement essentiel à la tenue d’activités de promotion et de diffusion de notre culture. La professionnalisation de la communication scientifique (journalistes, vulgarisateurs, animateurs, etc.) est maintenant un fait accompli. La notion qui voulait que les scientifiques soient les seuls à assumer cette mission, qui constitue un héritage de la notion de science populaire du 19e siècle, n’a tout simplement plus cours. Et de nombreux circuits associatifs réunissent des gens qui consacrent une partie importante de leurs activités professionnelles à l’information scientifique ou technique. La communauté scientifique et le secteur de l’enseignement doivent d’autre part encourager leurs membres à affiner leurs qualités de communication et à intervenir le plus souvent possible sur toutes les plates-formes qui s’offrent à eux. Même s’il serait illusoire de croire les scientifiques puissent être les initiateurs et la force motrice dominante de ces activités de promotion et de diffusion, il serait toujours souhaitable qu’ils y soient associés. Ceci est particulièrement vrai en dehors des grands centres où c’est en s’associant avec les milieux de l’enseignement et de la recherche que les organismes et institutions pourront bonifier leur action en rehaussant le niveau et la qualité de leur discours et qu’ils pourront également assurer leur pérennité en s’appuyant sur des entités à la fois solides et stables. Il est ainsi, par exemple, possible d’établir des partenariats avec les réseaux de la culture scientifique et technique, les réseaux de l’éducation et de la formation spécialisée, le réseau de la recherche et de l’innovation industrielle, de même qu’avec les organismes actifs en animation populaire et en loisir culturel comme la Ligue de l’Enseignement, le CNDP et les actions de Michel Serres dans ce domaine. Les acteurs dynamiques en dépit de moyens modestes, mais vulnérables ont créé au fil des ans une bonne variété d’activités de diffusion et de promotion destinées au grand public. Malheureusement, avec le plafonnement et même l’érosion du support des gouvernements, l’avenir s’annonce difficile pour les organismes qui sont actuellement engagés. En plus de menacer la survie de certaines institutions, cette situation limite considérablement le démarrage de nouvelles initiatives, au moment même où le contexte social et économique le requiert tout particulièrement. Les perspectives de carrière qui existent dans ce secteur sont effectivement beaucoup moins invitantes qu’autrefois et les meilleurs éléments risquent de choisir d’autres domaines des communications où l’on observe actuellement une véritable effervescence.

À l’école, l’acquisition de la CST se fait évidemment d’abord et avant tout via les programmes d’enseignement des sciences et, dans une mesure beaucoup moindre, via l’enseignement général. Cette acquisition se fait aussi par des activités para-scolaires, telles les clubs de science, les expos-sciences, les défis et concours scientifiques, etc. L’école, plus encore sans doute que tout autre vecteur de connaissance, a un rôle fondamental à jouer dans la diffusion et la promotion de la CST. Il existe en fait une corrélation presque parfaite entre la compréhension des notions et concepts scientifiques chez les adultes et leur niveau de scolarité ainsi que le nombre de cours de sciences et de mathématiques suivis au cours de ces années de formation. L’école est donc le lieu par excellence où les jeunes prennent leur premier contact avec la science et surtout avec la pensée scientifique. C’est là qu’ils peuvent approfondir ces notions, les expérimenter, les discuter et en voir tout le potentiel d’application. C’est aussi dès l’âge scolaire que se forge l’intérêt pour la science alors que les jeunes se passionnent pour le monde physique dans lequel ils vivent et cherchent à le démystifier et à le comprendre. C’est à cet âge que se forme le jugement, se cristallisent les dispositions et se façonnent les intérêts. À l’école, la science et la technologie dépassent cependant le seul acquis culturel pour devenir un outil fonctionnel. C’est effectivement dès l’école secondaire que ceux qui désirent acquérir une compétence fonctionnelle de la science et de la technologie amorcent la formation qui les conduira vers des carrières en science et technologie. Si l’école primaire s’en tient surtout à des notions scientifiques et technologiques relativement générales qui sont dispensées à tous les élèves, la formation en science offerte au niveau secondaire s’offre déjà comme la première étape d’une formation qui débouchera éventuellement sur des carrières scientifiques ou technologiques. L’école doit donc servir un double objectif en ce qui a trait à la science et à la technologie. On doit en effet donner à l’ensemble des élèves une formation scientifique de base et les fondements d’une bonne CST tout en offrant plus spécifiquement à certains de ceux-ci les premiers éléments d’une formation scientifique et technique professionnelle. Même s’ils peuvent contribuer réciproquement à l’atteinte de leurs objectifs particuliers, ces deux mandats ne sont pas véritablement de même nature. Il serait même dangereux de croire qu’en remplissant l’un de ceux-ci, on sert automatiquement l’autre. Ce serait même plutôt l’inverse puisqu’on observe systématiquement un fossé culturel (en terme de CST) entre ceux qui choisissent les concentrations scientifiques et les autres ; comme si le fait de ne pas vouloir faire carrière en science et technologie libérait l’individu de toute nécessité d’acquérir une bonne CST de base. Un système d’enseignement qui jouerait bien son rôle devrait pourtant être capable de donner à tous ses diplômés une CST de base équivalente, qu’ils choisissent ou non de suivre une formation scientifique et technique professionnelle. L’enseignement formel dispensé en milieu scolaire est structuré de façon relativement rigide en fonction d’objectifs de formation qui visent la maîtrise d’un certain nombre de connaissances et d’habiletés bien identifiées. Cet enseignement s’inscrit déjà dans une logique de formation spécialisée en donnant la priorité à la maîtrise de notions théoriques de base et d’outils fondamentaux qui seront surtout utiles à ceux qui poursuivront une formation scientifique. C’est ainsi que l’enseignement des sciences, tel qu’il se pratique aujourd’hui, donne plutôt la priorité à des notions qui n’ont que bien peu de liens avec les besoins fonctionnels des futurs citoyens relativement à des enjeux scientifiques et technologiques. Perçu à juste raison comme plus exigeant par les élèves, cet enseignement devient dès lors un filtre d’élimination qui ne laisse poursuivre un cheminement scientifique qu’à ceux qui sont plus doués ou plus motivés que les autres. C’est d’ailleurs généralement dès le niveau secondaire que beaucoup d’élèves abandonnent définitivement toute intention de poursuivre une formation en science et technologie et même tout intérêt pour ces questions. En plus de restreindre pour l’ensemble des élèves la possibilité d’acquérir les bases de CST qui leur seront nécessaires pour vivre pleinement leur vie de citoyens, cet état de fait risque également d’écarter des cheminements scientifiques ceux qui pourraient s’y intéresser et devenir de bons scientifiques mais qui n’ont pas encore, au niveau secondaire, la motivation et la conviction nécessaires pour y amorcer une formation opérationnelle de la science. Cette situation est donc particulièrement inquiétante alors qu’on observe déjà une baisse du nombre de diplômés en sciences et en génie en même temps que les entreprises et les industries de pointe en réclament davantage. L’écart entre l’offre et la demande se fait déjà sentir dans divers secteurs tel l’informatique. Les universités ont également besoin de jeunes chercheurs pour renouveler et consolider leurs effectifs de recherche et offrir des formations d’avant-garde. Quant au reste de la population, elle sera de plus en plus confrontée à des enjeux de nature scientifique et technologique sans qu’on lui ait véritablement donné les outils intellectuels et culturels pour faire face à de tels enjeux. Il n’est cependant pas évident que l’enseignement de ces notions scientifiques opérationnelles s’impose dès le niveau secondaire. Le loisir scientifique et les autres activités para-scolaires de nature scientifique et technique constituent d’excellents moyens de compléter la formation scolaire tout en offrant aux élèves et aux étudiants qui y participent l’occasion d’élargir leur culture. Pour ceux qui s’y adonnent, ces activités constituent la porte d’entrée d’une nouvelle façon d’aborder la science et la technologie et deviennent parfois l’étincelle qui les attire vers des carrières scientifiques et techniques. Ces activités deviennent ainsi un catalyseur de développement scientifique pour ceux qui se sont déjà orientés vers les sciences et qui pourraient choisir d’y faire carrière On doit évidemment espérer que notre système d’enseignement réussira à attirer plus de jeunes vers des carrières scientifiques et techniques. Les actions qui devraient être prises en ce sens relèvent cependant nettement des objectifs généraux d’une politique scientifique d’ensemble et doivent s’inscrire également dans le cadre d’une réflexion plus large sur les attentes de la société face à son système d’enseignement pour ne pas aboutir à une école à deux cultures Plusieurs experts de ces questions soutiennent effectivement qu’il serait possible de concentrer un tel enseignement " professionnel " de la science à l’université et d’orienter ainsi l’enseignement des sciences aux niveaux primaire et secondaire vers l’acquisition d’une bonne culture scientifique et technique pour tous. S’il est probablement souhaitable d’accroître encore l’importance de ces objectifs, il faut évidemment reconnaître qu’une telle initiative devrait être considérée à l’intérieur d’une réflexion beaucoup plus globale portant sur l’ensemble des programmes.